Alors que le numérique envahit toutes nos sphères, la question du cloud souverain s’impose avec acuité en 2025. Entre promesses de sécurité renforcée, indépendance juridique et efficacité technique, le choix d’un cloud dit « souverain » se révèle être un véritable casse-tête pour les entreprises et administrations. Pourtant, derrière cette notion fleurie d’arguments parfois doctrinaires, se cache une réalité plus nuancée où l’important n’est pas le label, mais la solidité et la pertinence de la solution adoptée. Grâce à des initiatives françaises et européennes – avec des acteurs comme OVHcloud, Scaleway, Numergy ou encore Cloud Temple – et le travail de spécialistes éclairés, il est possible d’équilibrer souveraineté et performance sans sombrer dans le dogmatisme. Découvrez comment embrasser cette révolution numérique en gardant les pieds sur terre, en évitant les pièges des discours dogmatiques, tout en offrant à vos données un écrin fiable, conforme et robuste face aux cybermenaces actuelles.

Cloud souverain ou de confiance : déchiffrez les termes pour mieux choisir
Dans le vaste jargon technologique du cloud, les appellations « cloud souverain » et « cloud de confiance » font souvent l’objet de confusions. Certains insistent sur la localisation stricte des données pour définir la souveraineté, d’autres mettent en avant la conformité et la sécurité renforcée pour le cloud de confiance. Guillaume Poupard, ex-directeur de l’ANSSI, clarifie sans détours que ces notions sont loin d’être des marques déposées, et s’utilisent parfois à tort ou à travers.
- ⚖️ Souveraineté : majoritairement associée à la maîtrise juridique des données sous législation locale, elle suppose que les données ne soient pas soumises à des lois extra-européennes, notamment le fameux Cloud Act américain.
- 🔐 Confiance : englobe la sécurité technique, la conformité réglementaire, et l’assurance que les données ne seront ni exposées ni compromises.
- 🌍 Localisation des données : un critère important, mais pas suffisant à lui seul pour garantir la souveraineté.
Les offres d’acteurs français et européens comme OVHcloud, Scaleway, Cloud Temple ou Numergy se déclinent selon ces critères. Leur réussite repose sur un équilibre subtil entre législation, technique, et efficacité opérationnelle, au-delà de slogans enthousiastes.
Deux stratégies pour s’extraire du droit extraterritorial
La sécurité juridique reste le talon d’Achille du cloud. Guillaume Poupard pointe deux méthodes complémentaires en France pour échapper à l’hégémonie des lois extra-européennes :
- 🔧 Première approche : utiliser des technologies américaines, mais exploitées intégralement par des acteurs européens. C’est le cas des projets « Bleu » (Microsoft, Orange, Capgemini) et « S3NS » (Google, Thales), où une couche d’opération locale empêche l’application du Cloud Act.
- 🛠️ Deuxième approche : s’appuyer sur des infrastructures natives européennes, en tirant pleinement parti de l’open source. OVHcloud, Scaleway, Outscale ou NumSpot incarnent cette indépendance technique, avec leurs propres datacenters et développements.
Le vrai défi ? Assurer une qualité et un niveau de sécurité à la hauteur des offres américaines, défi technique relevé grâce au référentiel SecNumCloud. De quoi conjuguer souveraineté et robustesse cybernétique dans un cocktail sur mesure.
Virtualisation Open Source : la révolution discrète portée par Vates
Refuser la dépendance aux géants étrangers, c’est aussi maîtriser sa couche d’infrastructure. Vates, entreprise française de référence, a sauté sur l’opportunité en développant une plateforme de virtualisation open source qui vient damer le pion à des acteurs comme VMware.
- 💡 Création originale : de l’hyperviseur (XCP-ng) à l’outil d’orchestration (Xen Orchestra), Vates couvre toute la chaîne technique.
- 🌎 Succès international : la hausse des tarifs VMware a poussé des clients aux quatre coins du globe à migrer vers cette alternative.
- 🔄 Flexibilité : s’adapte autant aux PME qu’aux grands groupes ou clouds hybrides.
- 🤝 Soutien français : intègre la stack dans des clouds souverains comme Cloud Temple.
Comme le résume le cofondateur Olivier Lambert, la souveraineté ne signifie pas isolement, mais lucidité sur ses dépendances, avec une volonté ferme d’agir en connaissance de cause.
À qui profite réellement le cloud souverain ?
Loin des discours marketing, chaque secteur a des besoins spécifiques. Certains domaines comme la santé, l’éducation ou la défense sont naturellement enclins à choisir une infrastructure souveraine stricte, garantissant autonomie et conformité légale.
- 🏥 Santé : stockage et traitement des données sensibles, exemples avec Docaposte et NumSpot.
- 📚 Éducation : solutions sécurisées comme Pronote, hébergées sur des datacenters dédiés.
- 📊 Administration publique : progrès via partenariat MGEN-S3NS sur des systèmes plateformisés, protégeant des millions d’utilisateurs tout en alliant agilité et sécurité.
Alors que les besoins en calcul pour l’IA explosent, la confiance dans l’infrastructure devient cruciale. Le cloud souverain propose des ressources mutualisées puissantes (serveurs GPU, stockage) avec une sécurité renforcée, indispensable face aux enjeux croissants de cybersécurité et d’éthique dans l’IA (détails IA et cybersécurité).
Certifications, normes et souveraineté : le mariage indispensable
L’un des piliers sur lequel repose la légitimité du cloud souverain est sans conteste la certification. En France, le référentiel SecNumCloud sest imposé depuis plusieurs années, avec une reconnaissance accrue grâce à son ouverture en 2024 aux données à diffusion restreinte.
- 📜 Garantie technique et juridique : un cloud certifié répond à des normes élevées de sécurité, confidentialité et conformité.
- 🇪🇺 Harmonisation européenne avec EUCS : l’objectif est de bâtir un standard commun permettant de dépasser les fragmentations nationales.
- 🛡️ Niveau « High+ » en débat : pour intégrer une sécurité accrue face au risque de lois extraterritoriales.
- 🤝 Transparence et confiance : ces normes permettent d’établir un véritable marché numérique européen souverain.
Dans ce contexte, les acteurs comme GreenDatacenter, iplace, Kaliop, ou Clever Cloud participent à ce mouvement en proposant des solutions alignées aux exigences les plus pointues.
2025 est l’année où la souveraineté numérique européenne entre dans une phase pragmatique, laissant peu de place à l’idéologie pure et à une vision monocorde. Il est temps pour les entreprises et administrations de se doter d’un cloud souverain robuste mais adapté à leurs besoins réels.
















