Grokipedia lancé avec 885 000 articles IA, et pose la question de la neutralité

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Grokipedia publie 885 000 articles IA lors de son lancement
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Elon Musk et sa société xAI ont lancé mardi 28 octobre 2025 Grokipedia, une encyclopédie en ligne générée par intelligence artificielle présentée comme une alternative « à la recherche de la vérité » à Wikipédia. Alimentée par le modèle de langage Grok, cette version 0.1 compte environ 885 000 articles, bien en deçà des 7 millions de la version anglophone de Wikipédia. Le projet, annoncé en septembre, vise à contrer ce que Musk qualifie de « propaganda » sur la plateforme collaborative.


À retenir

  • Grokipedia lancé le 28 octobre 2025 en version 0.1 par xAI d’Elon Musk.
  • Objectif : base de connaissances « truth-seeking » sans biais politique ni censure.
  • 885 000 articles générés par IA Grok, contre 7 millions pour Wikipédia anglophone.
  • Utilisateurs ne peuvent pas éditer directement ; Grok gère les modifications.
  • Polémiques sur biais inversé, favorisant vues d’extrême droite comme Conservapedia.
  • Wikimedia Foundation rétorque que Wikipédia reste essentielle même pour Grokipedia.

Ce lancement intervient dans un contexte où l’intelligence artificielle bouleverse l’accès au savoir numérique, opposant modèles collaboratifs ouverts à des systèmes centralisés propriétaires. Grokipedia, en remettant en cause la neutralité de Wikipédia, soulève des enjeux cruciaux pour la démocratisation du savoir et la fiabilité des informations en ligne. Pour les lecteurs et professionnels de l’IA, ce projet illustre l’impact de l’innovation sur les encyclopédies traditionnelles, alors que les résumés IA captent déjà du trafic et menacent les financements par dons.

Lancement de Grokipedia : une riposte IA à l’encyclopédie collaborative

Le projet Grokipedia émerge d’une critique récurrente d’Elon Musk envers Wikipédia, qu’il accuse depuis des années de propager une idéologie de gauche.

Grokipedia lors de son lancement

Chronologie et genèse du projet

En septembre 2025, Musk annonce Grokipedia sur le réseau social X, inspiré par une suggestion de David O. Sacks lors du podcast All-In. Le lancement, prévu pour octobre, subit un bref report afin de « purger la propagande », selon Musk. La version 0.1 voit le jour le lundi 27 octobre 2025 aux États-Unis, soit mardi matin en Europe.

Le site grokipedia.com ouvre avec un corpus initial modeste mais ambitieux. xAI, société fondée par Musk, mobilise une puissance de calcul importante pour générer ce contenu. Dès son accès public, l’encyclopédie attire l’attention des observateurs de l’IA.

Ce délai de dernière minute reflète la volonté de Musk d’assurer une neutralité qu’il juge absente ailleurs. Le projet s’inscrit dans une série d’initiatives xAI, comme le chatbot Grok. Pour les experts en automatisation, ce lancement marque une étape dans la génération de contenu à échelle industrielle.

Mission déclarée et comparaison des volumes

Grokipedia se positionne comme une « truth-seeking knowledge base », cherchant « la vérité, toute la vérité et rien que la vérité ». Musk promet une plateforme « moins biaisée politiquement » et « sans censure », contrastant avec le modèle collaboratif de Wikipédia. Contrairement à l’édition ouverte de cette dernière, les utilisateurs soumettent des requêtes à Grok pour ajouter ou modifier des articles.

Au lancement, la version 0.1 propose entre 800 000 et 900 000 articles, soit 885 000 entrées précises selon des estimations. Cela représente une fraction des plus de 7 millions d’articles de la Wikipédia anglophone. Musk affirme toutefois que cette mouture surpasse déjà Wikipédia et que la version 1.0 sera « 10 fois meilleure ».

Cette volumétrie initiale, bien que limitée, démontre l’efficacité de la génération IA pour produire du contenu encyclopédique rapidement. Les articles adoptent une structure similaire à Wikipédia, avec sous-titres et citations. Certains sont sous licence Creative Commons BY-SA 4.0, favorisant une certaine ouverture.

Architecture technique au cœur de l’innovation

Entièrement propulsée par le grand modèle de langage Grok, Grokipedia génère et fact-checke son propre contenu. Ce processus repose sur une puissance de calcul massive pour créer près d’un million d’articles. Contrairement aux humains éditeurs de Wikipédia, Grok assure une modération algorithmique.

Les sources initiales incluent souvent Wikipédia, avec des copies quasi littérales observées. Musk s’engage à cesser cette dépendance d’ici fin 2025. Pour des sujets comme le changement climatique, les articles citent des références crédibles telles que des sites scientifiques européens ou américains.

Polémiques autour du biais et du fact-checking IA

Si Grokipedia innove en automatisation du savoir, ses premiers tests révèlent des failles en neutralité, alimentant un débat sur la fiabilité des encyclopédies générées par IA.

Interface Grokipedia et exemples d’articles

Exemples de biais idéologique observés

Sur des thèmes sensibles comme la « gender transition », Grokipedia affirme que les traitements médicaux pour personnes transgenres reposent sur des « preuves limitées et de faible qualité ». Cela contredit Wikipédia, qui évoque des décennies de recherche accumulée. Cet angle suggère un biais inversé, aligné sur des vues conservatrices.

L’article sur Elon Musk lui-même est élogieux, vantant ses initiatives via xAI et critiquant les médias « à penchants à gauche ». Il omet des controverses, comme un geste perçu comme un salut nazi en janvier 2025. Des erreurs factuelles persistent, tel le rôle erroné de Vivek Ramaswamy dans un service américain.

Des observateurs comparent Grokipedia à Conservapedia, encyclopédie de 2006 aux accents d’extrême droite. Sur Gamergate, un témoignage positif émerge : l’ancien dirigeant de jeux Mark Kern loue une couverture « vraie », contrairement aux « mensonges » de Wikipédia.

« LA VRAIE histoire, pas les mensonges fabriqués que Wikipédia a colportés pendant des années. » Mark Kern, sur X

Réactions contrastées et limites techniques

Le ton reste neutre pour des sujets généraux, facilitant la lecture. Pourtant, des requêtes niches comme « Gemini Nano Banana » n’aboutissent pas, limitant la portée. Musk critique Wikipédia comme outil de « propaganda » contrôlé par des « activistes d’extrême gauche » depuis 2024.

Ces retours soulignent les défis du fact-checking par IA. Grok refuse parfois des modifications, expliquant ses refus. Pour les utilisateurs en Europe, cette opacité pose question sur la souveraineté des données numériques.

Contrepoint : la réponse de la Wikimedia Foundation

La Wikimedia Foundation conteste vigoureusement ces allégations de biais. Un porte-parole affirme que « même Grokipedia a besoin que Wikipédia existe ». Elle défend son modèle communautaire contre l’approche centralisée de xAI.

En 2025, les résumés IA de Google captent déjà 8 % du trafic humain de Wikipédia, menaçant ses dons qui représentent 80 % de son financement. Face à cela, la fondation lance le 1er octobre 2025 le Wikidata Embedding Project avec Jina.AI et DataStax. Ce initiative intègre 119 millions d’entrées via la technologie RAG pour une recherche vectorielle adaptable aux IA.

Ce projet préserve la transparence et l’ouverture, contrastant avec la génération propriétaire de Grokipedia. Il illustre l’adaptation stratégique de Wikipédia à l’ère de l’automatisation.

Alors que Grokipedia promet d’évoluer rapidement, la guerre du savoir numérique oppose algorithmes et communautés, redéfinissant la neutralité en ligne pour les années à venir.


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